La géo-ventilation exploite l’inertie thermique du sol son principe consiste à faire circuler l’air de ventilation sous terre afin de le réchauffer l’hiver et de le refroidir l’été grâce à un puits canadien, puits provençal ou puits climatique. Découverte de ce système qui permet de réaliser des économies d’énergie pour le chauffage, la climatisation et qui limite également les rejets de co2 !

Qu’est-ce qu’un puits canadien ?

C’est un système complémentaire à un système de ventilation double flux ou VMC (ventilation mécanique contrôlée) dans l’habitat. Il est composé d’une bouche que vous placez dans votre jardin. Cette bouche va aspirer l’air et l’emmener sous terre à une profondeur environ deux mètres de profondeur. La température du sol y est d’environ 13 degrés. Cela va permettre à l’air qui y transite de se réchauffer en hiver et de se refroidir en été. Cet air sera diffusé dans votre maison.

Puits canadien ou puits provençal ?

Comme il s’agit du même système, l’échangeur de chaleur est appelé puits canadien lorsque l’installation est principalement destinée à préchauffer l’air en hiver, tandis qu’il est appelé puits provençal si nous l’utilisons pour refroidir l’air en été.

En hiver, le puits canadien fait arriver de l’air chaud à environ 12 degrés dans la maison et réduit le fonctionnement de votre système de chauffage.

En été, le puits provençal amène de l’air frais et permet de rafraîchir votre maison pour avoir un confort thermique optimal.

Pourquoi un puits canadien est-ce une solution écologique et économique ?

Dans l’architecture des maisons passives ou bioclimatiques, le puits canadien est l’un des systèmes les plus simples que nous pouvons trouver. Ne demandant que très peu d’électricité pour fonctionner et n’utilisant que la chaleur de la terre, c’est un principe très écologique qui séduit de plus en plus de propriétaires ayant un terrain jouxtant leur maison. L’utilisation passive de l’énergie géothermique permet de réaliser des économies d’énergie conséquentes de l’ordre de 20 %.

5 avantages essentiels du puits canadien sont :

  1. Un puits canadien vous apporte un renouvellement d’air qui expurge l’air vicié. vous bénéficiez d’un air filtré dans la maison.
  2. Ce système vous permet d’assurer un hors gel permanent de votre maison en cas d’inoccupation.
  3. Grâce à ce système là une climatisation naturelle en été de votre habitat qui permet son rafraîchissement et un préchauffage de l’air pour votre ventilation double flux en hiver.
  4. C’est le confort de l’habitation puisque avec un air tempéré, on se sent beaucoup mieux dans la maison.
  5. C’est un système basse consommation qui vous fait épargner de l’énergie.

Quels sont les besoins ?

Avant de se lancer dans les travaux plusieurs paramètres doivent être pris en compte, notamment la nature et la constitution du sol. La nature du sol est extrêmement importante pour favoriser les échanges de calories vers le puits canadien. Il faut donc estimer sa conductivité thermique.

Il est conseillé d’installer un puits canadien dans les régions les températures extérieures sont, en hiver en dessous de 10 degrés et, en été au dessus 20 degrés.

Lors de la conception d’un puits climatique il est également préférable pour l’enfouissement du conduit de disposer d’une surface importante.

Le puits canadien couplé avec la VMC

Pour les plus sceptiques qui doutent de la grande performance des puits canadiens en tant que substituts aux systèmes de climatisation conventionnels, la nouvelle est que ces systèmes peuvent aussi être reliés au système de climatisation artificielle afin de préchauffer l’air qu’ils utilisent, réduisant ainsi le saut thermique et, par conséquent, la dépense énergétique. Ce facteur est d’une importance vitale dans les climats les plus extrêmes, où la ventilation bioclimatique n’est pas suffisante pour surmonter les charges thermiques du bâtiment, que ce soit en été ou en hiver.

En plus des climats chauds, en été, c’est un parfait substitut aux systèmes artificiels, en hiver, c’est un complément qui aide à améliorer l’efficacité énergétique des systèmes conventionnels, en hiver il permet de garder ces installations dégelées naturellement. Cependant, il y a un point négatif dans l’efficacité des puits canadiens, qui est leur application dans les régions tropicales de haute altitude (où les jours sont chauds et les nuits froides).

L’origine des puits canadiens, ou puits provençaux, tels que nous les connaissons aujourd’hui, provient à l’origine de canaux en pierre enfouis sur le flanc d’une colline. Évidemment, ces canaux ont eu une performance beaucoup plus faible que les systèmes actuels.

L’association du puits canadien et de la VMC double flux permet d’allier confort et économies d’énergie. Le secret de cette symbiose repose sur la qualité de l’installation du puits canadien.

La VMC doit être installée dans une pièce où le puits est un complément à un système de ventilation double flux. L’intérêt de coupler les deux systèmes: puits canadien et une centrale double flux est que l’on évite les déperditions de calories et que cela permet d’avoir un air beaucoup plus sain passant par le système de filtres et un échangeur.

Comment faire un puits canadien ?

Pour ceux qui se demandent de comment faire un puits canadien, soyez rassuré, c’est assez facile. La difficulté principale se situe dans les travaux de terrassement.

L’installation extérieure

Le fonctionnement d’un puits canadien est simple. Sa construction repose sur l’installation dans le sous-sol de gaines d’une profondeur comprise entre 2 et 4 mètres et d’une longueur d’environ 35 mètres.

Une prise d’air extérieure, un ou des tuyaux dans lesquels l’air se réchauffe ou se refroidit selon la saison, une arrivée dans la maison et une répartition par pièce via un système de ventilation.

Soyez attentif au choix des matériaux !

La borne d’entrée d’air doit être en acier inoxydable et étanche afin d’éviter d’éventuelles rouilles ou infiltration d’eau dans les tuyaux. Il conviendra de la placer à un peu plus d’un mètre de hauteur dans un endroit éloigné de toute source de pollution (routes, parking, …). Prévoyez aussi de la grillager pour empêcher la présence de rongeurs ou d’oiseaux.

Ensuite les tuyaux d’échange thermique. Ils seront enterrés à environ deux mètres de profondeur et ils devront être solides pour supporter le poids de la terre qui les recouvrira. Ils seront d’un diamètre de 15 à 20 cm suivant les besoins de la maison préalablement déterminés. Même chose pour leur longueur. Évitez les matériaux tels que le PVC qui peuvent rejeter dans votre maison des gaz toxiques. Évitez aussi les matériaux qui ne seraient pas assez étanches (l’étanchéité à l’air est très importante) et trop couteux.

L’installation intérieure

À l’arrivée à l’intérieur, il faut installer un répartiteur. Ensuite, il y a plusieurs solutions. Soit un seul conduit part de celui-ci et se divise pour alimenter chaque pièce par l’intermédiaire de bouches de ventilation. Soit plusieurs tuyaux partent du répartiteur et les alimentent individuellement. Ces conduits ne devront pas être de diamètre trop important et seront en polyéthylène simple ou haute densité. Il faudra évidemment veiller à ce qu’ils soient étanches et éviter que ce réseau intérieur ne comporte trop de « coudes ».

Un investissement vote rentabilisé

La nouvelle ferveur de la construction durable, ainsi que les premiers règlements annonçant son caractère obligatoire dans un proche avenir ont remis en vogue les systèmes de construction écologiquement responsables et avec eux les puits provençaux et canadiens.

Dans le but de réduire la consommation et d’accroître les économies d’énergie dans les bâtiments, chacun des piliers sur lesquels repose l’efficacité énergétique devrait être pris en compte :

  • Minimiser au maximum les pertes d’énergie.
  • Produire de l’énergie efficacement.
  • Utiliser efficacement l’énergie produite.

Il existe de réelles solutions qui permettent d’importantes économies d’énergie et des améliorations notables dans la certification énergétique grâce aux systèmes géothermiques basés sur des échangeurs air-sol.
Selon la configuration de l’installation et l’emplacement, des économies d’énergie peuvent être réalisées dans le chauffage électrique de 75% et entre 30% et 60% dans le cas des systèmes de chauffage à base de combustibles fossiles, comme le gaz naturel.

L’investissement initial est nettement plus élevé que dans le cas des systèmes de chauffage conventionnels, bien que le retour sur investissement soit nettement plus rapide et amorti sur une période de 5 à 10 ans.

Conclusion

L’installation d’un puits canadien n’a rien de compliqué, surtout lorsqu’il est pensé avant la construction d’une maison. Dans le cas d’une rénovation, il peut être judicieux de faire faire un devis par un professionnel. En effet, entre les tranchées pour les tuyaux extérieurs et les percées à faire pour les conduits intérieurs, le travail est tel que cela peut valoir le coup.

Autre point d’une extrême importance : le risque sanitaire ! Entre les infiltrations d’eau, la formation de rouille, les éléments toxiques contenus dans la terre, et autres pollutions de l’air, le choix des matériaux les plus adaptés est primordial pour assurer la meilleure qualité d’air possible.

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